Hatim - 05:40pm Feb 27, 2006 (#1 of 10)

Bonjour à tous. J’aborde un thème qui me tient à cœur, l’emploi et plus précisément ce qui caractérise un bon emploi (a good job).

Je commencerais par relever un similarité flagrante de point de vu concernant le rapport à l’argent : des deux côté de l’atlantique on ne perd pas le nord, un bon salaire est nécessaire même si certain semblent émettre quelques réserves.

Au-delà de ce point commun, les points de vu diverges. En effet, si je m’attarde sur le cas français, il est clair que le second champ dominant qui caractérise un bon emploi c’est l’intérêt qu’il suscite, la passion intellectuelle. Un bon travail doit être intéressant voir passionnant. Logique car nous consacrons une très grande partie de notre vie à cette activité. Si je me concentre sur le point de vu américain, je constate que vous insistez sur le fait qu’un bon emploi doit être avant tout, ‘challenging’, c'est-à-dire, stimulant, exigeant. Vous recherchez dans le travail le défi. Un bon emploi doit vous permettre de vous dépasser de vous stimuler. Je rajouterais qu’outre atlantique, ‘a good job’ se doit d’apporter des opportunités de progresser, d’apprendre, il doit éveiller la pensée et mettre à l’épreuve vos talents.

En résumé, nous français, attendons de notre emploi qu’il nous intéresse, pour certain (plus rares) qu’il nous passionne mais guère plus. Ici en France, notre bonheur n’est pas nécessairement lié à notre réussite professionnelle. Au Etats-Unis en revanche, vous paraissez plus exigeant vis-à-vis de votre emploi. Il incarne la vie intellectuelle de l’être.

Cette différence me parait caractéristique des grandes différences culturelles entre la France et les Etats-Unis : les français sont travailleurs (et d’ailleurs les plus productifs au monde) mais ils n’aiment pas particulièrement travailler. Paradoxe ? Ou problème d’éducation ? Voilà pourquoi, en tout cas, nous parlons tous, ici, d'emploi intéressant ! Outre atlantique vous cultivez l’art du travail, vous travaillez d’ailleurs bien plus, en moyenne horaire, que nous français ! Vos réponses corroborent ce préjugé.

Voilà ce que j’avais à dire à propos du bon emploi. J’oubliais, certains d’entre nous, y compris au MIT, pensent qu’un bon emploi permet de disposer de suffisamment de temps libre pour mener à bien sa vie familiale et ses loisirs. Très juste!

Je souhaiterais comprendre cette différence de mentalité concernant le travail. Je n’ai que des fragments de réponses, alors n’hésitez pas à donner votre opinion.

Merci

Hatim


Alban - 05:37am Feb 28, 2006 (#2 of 10)

Ce que je voie ici égalemnt et en ragrdant le vocabulaire que tu utilises Hatim, c'est qu'on "attend quelquechose" de son travail, j'ai l'impression que la position employée est un peu passive, et qu'il n'y aurait pas en France la volonté de faire quelquechose de positif de son travail quel qu'il soit. Il n'y a pas un truc du style: "ton travail sera ce que tu en feras". (Pour vous amis du MIT, cette phrase nous est sorti souvent par l'encadrement de l'école pour nous dire de nous débrouiller en stage et que si ça se passe mal c'est de notre faute). Certes vu nos études, il est pour nous facile de plus ou moins choisir son travail, mais certaines personnes pour des raison familiales, économiques prennent un emploi qui ne les intéresse pas. Dès lors comment faire pour ne pas s'ennuyer au travail? Est-ce que ce genre de cas arrive aux USA, ou fait-on pratiquement toujours le travail qu'on veut?


Lisa - 12:34pm Mar 2, 2006 (#3 of 10)

I felt that the French and American students were very similar in their answers. Both thought money was important. However, there were a few small differences. The French students mentioned "stable", which was not mentioned on the MIT side. I think this is because it is harder to find work in France than in the US (the unemployment is higher, right?). Also, the MIT students had a few entries similar to "challenging themselves" with their work. That probably shows the different mentalities between France and the US.

Alban- That is a hard question. On one hand, you have very well-known media such as the comic strip "Dilbert" and the movie "Office Space", showing office work to be boring, tedious and that employees strongly dislike their job. However, when debating what I want to do with my life, I have only heard "Do what you love" from both my parents and my friends. However, money is definitely factored in, but passion is too. I'm not sure if that is specific to me and my family or if it is like that with most people.

Lisa


Jennifer - 12:57pm Mar 2, 2006 (#4 of 10)

I think a lot of what I found while observing the different responses has already been said, but I feel like many of the responses on the American side apply more to a "dream job" than a "good job". A dream job would be challenging, pay well, have flexible hours, is one that you enjoy doing. However, a "good" job can't meet all these expectations, and it's already hard enough to find a "good job" these days, both in France and the US. I've been told that unemployment is a big issue facing France, which explains the "stable" responses.

I don't necessarily agree that it's easier for us MIT students to get jobs because of the fact that we have MIT degrees, because there is still so much competition these days for high-paying, challenging jobs. I don't deny that we have a head start because of our education, but still, I think that finding a good job is a very difficult thing to do. Alban, I don't think that the percentage of Americans who would say that they are content with their job because they're doing what they want/love/enjoy is high at all, sadly. Many times, people work so they can sustain a living for themselves and their families. I'm sure some people get bored at their job all the time, but what can they do?


Guillaume - 06:48pm Mar 2, 2006 (#5 of 10)

Bonjour Lisa & Jennifer.

Effectivement, le souci de la "stabilité de l'emploi" est certainement lié à la situation économique actuelle. Mais le taux de chômage élevé (il frôle les 10% de la population active) n'est sans doute pas la seule explication pour cette réponse : il y a en ce moment un France beaucoup d'inquiétudes au sujet de la "précarité de l'emploi". Il faut savoir qu'en France, le droit du travail a été conçu pour protéger l'employé des licenciements abusifs ; le CDI (contrat à durée indéterminée, qui a longtemps été le contrat de travail "standard") prévoit que l'employeur n'a pas le droit de licencier son employé sans fournir une bonne raison (typiquement, faute grave ou sévères difficultés financières de l'entreprise) ce qui garantit une certaine sécurité de l'emploi. Cette sécurité a été remise en question dans les dernières années, ce qui provoque beaucoup d'angoisses, les travailleurs français étant majoritairement attachés à l'idée de "l'emploi à vie".


BEN - 04:08am Mar 3, 2006 (#6 of 10)

Salut Je trouve le débat vraiment passionnant, et il me semble qui dépasse largement toutes les questions de chomage et de notre formation... Certes, des deux rives de l'Atlantique, on voudrait un travail qu'on aime et ou l'ai bien payé. Mais je pense que la différence majeure est que, en US, c'est le dépassement de soi qui compte, le challenge, l'exploration de zones nouvelles; et en france, comme l'a remarqué Lisa, le mot clé est la stabilité. Je ne pense pas que c'est dû seuelemnt à la question de chomage. C'est un manque d'agressivité qui a toujours caractérisé les économies latines. Partout dans les programmes de management et de gestion, on s'inspire largement des modèles anglosaxons et particulièrement américains. Certes, on est loin là des fameux stéréotypes de l'italien qui travaille le strict minimum, ou du fonctionnaire français travaillant de 9h à 3h avec d'interminables pauses café, ou de la sieste espagnole, mais les managers ici sont conscients de de la part de réalité de tout cela.


Hatim - 05:33am Mar 3, 2006 (#7 of 10)

Je suis tout à fait d'accord avec Guillaume: le problème de la stabilité de l'emploi fait référence non pas au problème de chômage mais plus à une culture française de l'emploi à vie!

Le chômage structurel en France est surtout lié aux caractéristiques du système français. Les chômeurs touchent des indemnités financières (revenu minimum d'insertion payé par l'état) assez importantes qui peuvent se cumuler avec des d'autres indemnités liés à la famille (allocations familiales). Bref, à cela il faut ajouter des charges sociales importantes à payer par les patrons à l'état. Tout cela, vous me l'accorderez n'encourage ni les employeurs, ni certains chômeurs à trouver du travail!


Lisa - 10:24pm Mar 5, 2006 (#8 of 10)

Hatim-

So you are saying that unemployed workers get paid enough to live on from the state? Are there rules for how long they get paid (I think in America you have a limited # of years or you have to be actively looking for a job, specific rules like that for our welfare system). About how much do they get paid? Do most French citizens like the current system?

Lisa


Jennifer - 08:58am Mar 6, 2006 (#9 of 10)

Hatim, so you're saying that the stability of jobs issue is more of a result of the French attitude towards working? Can you elaborate more on what this attitude is, and how the French get by adhering to it? Are the majority of them not happy at their jobs, and jump upon any new opportunity to switch jobs, or do they just stay where they are? Thanks.


Adrian - 10:53am Mar 6, 2006 (#10 of 10)

Hi Hatim and you all:

I would respond to you that American workers, the majority at least, would mainly like spending time with their families while they get paid. But thinking about it, it's not very productive for the country as a whole. As a tradeoff for being the first economy in the world, some sacrifices must be made, and this is certainly one of them. Now my question to you is: Do you think the French would trade having their 5 week vacations for a better salary if they worked throughout them, or an increasein the productivity of the country as whole?