Clement - 12:57pm Feb 27, 2006 (#1 of 14)

Bonjour !

Aujourd'hui je prends ma plume virtuelle pour vous parler des bons étudiants. Eh oui, parce qu'il y a le bon étudiant et le mauvais étudiant. Le mauvais étudiant, c'est le type, on lui donne un exercice, il sèche. Le bon étudiant par contre, on lui donne un exercice... bon, il sèche... il sèche, mais y'a pas photo, c'est un bon étudiant. Arrêtons-là cette courte introduction, calquée sur un sketch bien connu en France (Le bon et le mauvais chasseur, par "Les Inconnus"), et (pour changer) comparons les résultats moissonnés des deux côtés de l'Altantique.

A l'unanimité, aux USA comme en France, le bon étudiant est quelqu'un qui TRAVAILLE. Un authentique bosseur, une bête de travail, quelqu'un qui est capable d'abattre une quantité de travail ahurissante. On retrouve en effet 18 occurences US (works hard, determination, sutides hard, kepps learning all time...) et 11 occurences FR (travaille, travaille beaucoup...) autour de ce thème.

Cela suffit-il à faire de quelqu'un un bon étudiant ? Oui disent globalement les américains, non disent les français. Différence intéressante que je me dois d'appronfondir pour vous. Les français nous parlent en effet d'un thème quasiment absent dans les réponses américaines : le GOUT pour ses études, le PLAISIR qu'on prend (curieux, passionné, étudie ce qu'il aime, s'épanouit, s'intéresse...). 9 occurences en tout, alors que dans les réponses US on ne trouve que 5 occurences (desire to learn, passion for learning, enjoys learning...).

Résumons-nous : pour être un bon étudiant, il faut être capable de travailler dur, il faut (moins majoritairement, et surtout en France) se faire plaisir en étudiant. Mais... Quid des capacités intellectuelles ? Une seule réponse US (makes an effort to UNDERSTAND) pourtant teintée par "effort", et 4 réponses en FR (a des idées, est doué, intelligent, comprend).

C'est finalement assez étonnant de constater qu'un bon étudiant se résume presque à son aptitude non pas à réfléchir, mais à travailler. Peut-être faut-il voir dans cette quasi absence une évidence : ca va de soi qu'un bon étudiant a de bonnes capacités à réfléchir. Ou pas : le système éducatif français a peut-être tendance à mettre l'accent sur le travail plutôt que sur les idées de ses élèves. Ceux qui ne travaillent pas beaucoup sont mal vus par leurs professeurs même s'ils sont doués (et s'en sortent donc bien), au contraire de ceux qui travaillent comme des fous pour n'obtenir finalement que des résultats moyens.

Il faut évidemment tempérer ces résultats en prenant en compte que la population intérrogée et composée d'étudiants ayant probablement eu besoin de travailler dur à un moment de leur vie pour arriver dans leur école actuelle. Ce serait donc bien prétentieux d'en tirer des généralités sur les étudiants en général : il faudrait pour cela prendre en compte les autres formations, par exemples les Lettres, où les usages de recrutement sont peut-être différents, mais aussi - si l'on se restreint au domaine scientifique - les universités françaises. Ces dernières n'opèrent en effet aucun concours d'entrée, tout le monde est accepté en première année. On peut trouver d'autres visions du bon étudiant : celui qui s'en tire en travaillant le moins possible.

Comment cela se passe-t-il aux Etats Unis ? Suffit-il vraiment de se tuer au travail comme le suggèrent vos réponses ?


Ana - 02:25pm Feb 27, 2006 (#2 of 14)

Merci Clément pour ton enthousiasme !

J’ai juste quelle que remarques : l’argot ne se trouve pas dans le dictionnaire et j’ai cherché « Les Inconnus » non plus (leurs blagues sont difficilement compréhensible même par moi qui vit depuis un an en France). Je pense que tu ne te rends pas compte que venant des différents cultures on n’a pas les même références culturelles, donc il n’y a pas photo c’est une expression que ne veux rien dire puisque on ne pense pas la même chose. Petite explication : ‘il n’y a pas photo’ c’est une expression orale qui veux dire qu’on pense tous la même chose et on ne peut pas se tromper de message (si je n’ai pas bien compris je vous en prie…) Bosser c’est aussi de l’argot mais assez répandu et veux dire travailler. Pour préciser je ne suis pas contre l’utilisation de l’argot, mais penser à l’expliquer sinon c’est difficile pour un étranger de comprendre.

Merci Ana


Clement - 04:30am Feb 28, 2006 (#3 of 14)

Je me rends parfaitement compte qu'on n'a pas les mêmes références culturelles, je te remercie à mon tour de m'expliquer ce cours.

Ne pas avoir les mêmes références culturelles ne veut pas dire cacher sa culture, bien au contraire. Peut-être mon message avec un très bref aperçu des "Inconnus" fera s'interroger des étudiants du MIT sur cet élément de la culture humoristique française. Peut-être découvriront-ils certains de leurs sketchs et s'amuseront-ils en les écoutant.

Explique moi comment faire un échange culturel si on ne parle que de ce que tout le monde connaît ?

Quoi qu'il en soit ce clin d'oeil ne bloquait pas la compréhension de l'analyse qui suivait. Concernant les quelques termes d'argot en revanche je comprends ta réaction. Là aussi je n'en ai pas mis beaucoup, c'est distillé à travers le texte et je te rappelle qu'on nous demande d'écrire dans notre langue maternelle pour ne pas "filtrer" nos idées, pour ne pas dénaturer nos pensées. J'aurais du expliquer les 2 ou 3 mots ou expressions, je m'en excuse. Je corrigerai ce point dans mes prochains messages.

Clément.


BEN - 02:40pm Feb 28, 2006 (#4 of 14)

Je suis tout à fait d'accord, on doit être naturel dans nos écrtitures, car les filtres risquent d'altérer les idées. Nos pairs à MIT sont aussi spontanés dans leurs postes, et c'est très utile pour nous, j'ai beaucoup appris en lisant attentivement leurs posts.

Revenons à nos moutons (ça veut dire: retournous au sujet principal), Clément a fait une très bonne analyse, et il a très bien mis en évidence le modèle français du bon étudiant. Il y a aussi un aspect important qui est récurrent dans les réponses de mes camarades: c'est l'exemple de l'étudiant qui "travaille suffisamment", qui "sait aussi s'amuser", qui "est doué et trouve son équilibre pour bien travailler", ou qui "fait ce qu'il aime, prend le temps de travailler". On voit bien là l'image de quelqu'un pour qui bosser n'est pas tout, et qui travaille juste assez pour obtenir de bons résultats dans le domaine qui le passionne, tout en s'amusant au maximum. On retrouve ici les échos des associations de mots autour de Ecole/school. Je pense que le bon étudiant aux USA a beaucoup plus tendance à se dépasser, à faire plus qu'il n'en faut. Qu'en pensez vous? est-ce juste un stéréotype?

Mo


Jennifer - 10:01pm Mar 2, 2006 (#5 of 14)

Hi all, I'm still a little bit confused about what the slang term <les inconnus> means... or is it something that's like an inside joke that the students at MIT will not understand??

I think that a good student, regardless of where he or she goes to school, strives for excellence, and do things that he or she is not required to do. It may be a stereotype, but there's always at least a hint of truth in stereotypes.

I noticed that only one response on the French side was <est doue> which means gifted, right? Speaking generally, I think that "gifted" people or geniuses aren't necessarily the best examples of "good students" because sometimes, they are just so smart that they don't do things that a "good student" should do: they don't go to class, they don't do their homework, they don't study hard (because they don't need to). This is not "good student" behavior, and just because they are super smart does not warrant them the title of "good student". I think this was the consensus on both the MIT students and Ecole Polytechnique students though, since the word "gifted" was only written once.

What's the usual schoolwork load like at l'Ecole? How many classes do you take each term? And do you feel that your school has a large majority of "les bons etudiants"?


Brock - 09:32am Mar 3, 2006 (#6 of 14)

I have to agree with Jennifer. A satisfactory student does what is necessary, but a good student takes their understanding to a higher level. Ideally, this higher level is set by the student, and not by a competition with their fellows.

To make an analogy with tools, as we at MIT sometimes refer to ourselves as, a wrench is a satisfactory tool... it gets the job done. On the other hand, a socket wrench with all the fixens, now that is a good tool. It can tackle all the problems a wrench can, and more. I know which one I would rather have in my toolbox.


Hatim - 11:16am Mar 3, 2006 (#7 of 14)

Pour achever une fois pour toute les débats sur ‘les inconnus’, il s’agit de trois comiques français très connus ; leurs sketchs ont beaucoup alimenté « la culture » des jeunes de notre génération.

Je suis moi aussi bien d’accord avec tes propos Jennifer ! Ne pas confondre l’étudiant doué et le bon étudiant !

A l’Ecole Polytechnique, en seconde année, nous étudions quatre matières purement scientifiques par semestre, au moins deux cours de langues étrangères et enfin deux cours d’humanité et sciences sociales. Pour ces derniers cours, le choix des thèmes abordés et très vaste : de l’art (peinture, gravure, sculpture), à l’histoire, en passant par la psychologie et la philosophie moderne. Enfin le sport est obligatoire à l’école.

Quant à la charge de travail, disons que nous avons environ 23heures de cours par semaine (je ne compte pas le sport). Ceci peut vous sembler assez peu mais il faut dire que le rythme des cours est élevé (à la hauteur du niveau moyen des étudiants qui est particulièrement élevé). Par ailleurs, cela laisse suffisamment de temps à chacun pour, soit approfondir s’il le souhaite tel ou tel cours, soit s’investir dans des associations à l’X ou tout simplement de profiter de la proximité de Paris. Toujours est-il que je perçois cette organisation particulièrement favorable à qui cherche l’épanouissement ; tout le monde y trouve son compte !

Enfin, on doit bien avouer que les étudiants de l’X sont pour une très grande majorité de bons étudiants (bien sur, il y a une petite poignée de personnes très douées). Pourquoi ? Tout simplement parce que le concours d’entrée (hyper sélectif) demande une préparation telle (2 ou 3 années), que des étudiants seulement doués ne peuvent réussir.

Je serais curieux de savoir, vous, quel choix de cours vous est offert au MIT? Quelle charge de travail vous est imposée ou pas ? Comment jugez vous le niveau des étudiants (homogène ou pas) au MIT? Je crois savoir que le MIT est en fait un grand regroupement d’écoles au formations variées. Nous n’avons pas la chance de côtoyer d’autres étudiants sur notre campus ; que pensez vous de l’impact d’une telle diversité des formations sur votre propre enrichissement culturel, humain et scolaire ?


Kathryn - 06:34pm Mar 5, 2006 (#8 of 14)

Hatim - you raise some interesting questions about MIT. Aside from general institute requirements (calculus and the basic sciences) and requirements for our major, we have to take 8 classes in five different categories on humanities, arts, and the social sciences. These classes have a broad range, and it sounds very similar to the humanities and social sciences classes you are required to take. Some of our humanities classes include music theory, American history, economics, and literature. There are tons to choose from. When you said that sports are required at your school, did you mean a sports class or sports team? We have to take 4 half-semester gym classes throughout our four years here.

As for how MIT deals with the fact that there are people here from so many different types of schools with so many different amounts of "training", MIT has a few programs you can enter into the summer before your freshman year that helps you "catch up" on the basics of science and math that you should have before you start classes here. There are also a few different paths you can take your freshman year for calculus and physics classes - there are different levels that some people can place out of beforehand with Advanced Placement tests, and there are classes that extend into our winter term, that move a little slower than the normal class for students who might need a little extra help.


JinSuk - 08:27pm Mar 5, 2006 (#9 of 14)

Hatim,

The admissions into the Harvard, MIT, Yale, Princeton, etc are very similar in the fact that we all take a standaridized test to get to university but it is not the sole factor in getting admitted to college. Universities are very interested in leadership, school ranking, extra cirricular activities etc

The general outline of what Kathryn has written is true. However, all these classes tend to be rigorous which helps everyone even though they are naturally gifted and the "cream of the crop" be at an MIT level of proficiency.

The diversity of geographic, economic, racial, cultural etc helps make MIT an unique place. You learn to understand from a different perspective.

Before coming to MIT, I had some notions of what it's like to Middle Eastern or raised in some of the most remote parts of Africa, but many of these thoughts and perspectives turned out to be false. Here, I was able to meet people who actually had experience in these types of situations. They were able to provide with first hand knowledge, so I can form a fuller more panoramic view of the world in which we live.

It is about coming to a perspective that is based on fact and experience and not on readings and outside observation.


Gael - 08:41pm Mar 5, 2006 (#10 of 14)

Je n'ai pas vraiment étudié les reponses données aux questions, mais ce débat set très intéressant : le dilemne entre bon étudiant et étudiant doué. On peut citer en exemple le cas d'Enstein, qui était un vrai cancre en cours et qui pourtant a révolutionné l'avenir de la physique moderne.

Effectivement je pense que lorsqu'on parle de "bon étudiant", on pense d'abord à quelqu'un de studieux avant de penser à quelqu'un de doué et d'intéréssé par ce qu'il fait.

Je pense que notre système n'est pas forcement propice à l'épanouissement de génis, car un géni est excellentissime dans une matière particulière alors que dans les autres il sera plutôt moyen. Notre système demande d'être bon dans toutes les matières. J'ai l'impression en revanche que votre système permet de plus choisir ses matières non ?


Lisa - 10:44pm Mar 5, 2006 (#11 of 14)

Gael-

I am not sure what you meant by "your system"- as in the general US college system or MIT specfically. I would say that at MIT you have to be very strong in math and science- our core consists of 2 semesters of physics, 2 of calculus, biology and chemistry. We also have to take 8 humanities, but you are allowed flexibility in choosing- economics, pscyhology, art, music, languages, etc. So you can pick what you're good at. Beyond that, you can pick your major. MIT has a very strong science core, so you pretty much use that in any major. For example, I am studying management, but within my major I take 2 statistic classes, another math class, 2 economic classes, a computer science class, etc. So I'd say at MIT, you have to be very good at math and science, even if you pick majors that aren't really math and science oriented. There is the accompanying stereotype that students at MIT can't read or write well; in some cases that is true, but in most cases, it is not. But it true that students at more humanities-centered schools probably write better than us.

My friends at other colleges are the opposite- many of them don't have to take more than one or two math or science classes to get their degrees, and their core has more flexibility than ours. Some other colleges have no core at all and students take what they want. So under the US system, yes, it is possible to pick a school that focuses more on what you're good at. There are also many schools where you have to be good at everything. It is one of the many things that students factor in when deciding where to go to school.

Lisa


Hashem - 06:35am Mar 6, 2006 (#12 of 14)

Gael-

A couple of weeks ago for class, we had to do some research on L'ecole Polytechnique so we can get a better understanding on your experiences. That includes gaining a deeper understanding on your admissions, required classes, campus life etc. I think it may be really beneficcial if you do the same for MIT becuase I think the similarities in the two schools is the underlying reason behind the similarities in our answers to what a good student is.

I feel like because both of our universities focus on a science and engineering core, the traits of a good student are very similar. I did however, feel that on the French side, there was a bigger emphasis on the importance of being passionate about your work, which was something not clearly evident on the US side.

Do you decide your major before you go to university? When do you have to declare it? Is there flexibility in changing?

- Hashem


Alban - 06:43am Mar 6, 2006 (#13 of 14)

Salut Hashem,

Concernant nos choix de matières, on vient tous de filiere différentes, spécialisés en Maths, Physique, Chimie ou Sciences Industrielles. La fin de la première année est apellé Tronc commun et on fait tous la même chose. La seconde année on doit choisir 8 cours différents dans 6 matières différentes (plus les langues et les enseignements d'ouverture). Après ces deux prmières années qui se veulent les plus généralistes possibles, on choisit en 3° année 2 matières majeures (pour certaines majeurs certains cours de 2° année sont obligatoires), et enfin on fait on fait notre 4° année dans une école en choisissant une majeure: ce qui fait qu'en fait on est assez libre dans notre choix et notre spécialisation à proprement parlé n'intervient qu'en troisième année (donc la 5° après le bac).

Mais qu'en est-il chez vous, est ce que les différents départements d'enseignement sont cloisonnés ou avez vous une marge de manoeuvre.

Alban


Natalia - 09:52am Mar 6, 2006 (#14 of 14)

Hello everyone,

Sidetracking from this ongoing conversation, I have a question about the overall atmosphere among the students in France. Is collaboration common among students or is there more of a sense of independence? I guess I'm interested in knowing the differences between French and American student beliefs. The overall feeling here in the US is one of independence. It is common for students to spend hours on their own trying to figure out a problem rather than asking for help. This is less common at MIT, since collaboration is encouraged here, but there is still that "American" attitude towards self-improvement and self-sufficientness.

I'm wondering if it is similar in France. Is it common for students to work together and share their findings?