Literature/ Littérature

An American Perspective Perspective Française  

French Ways and their Meaning, by Edith Wharton,
Berkshire House Publishers, 1997 (first published in 1919)

o Excerpt 1:
Key words/Mots clés:
Rules/Règles; Negativism/Négativisme
There is a reflex of negation, of rejection, at the very root of the French character: an instinctive recoil from the new, from the untasted, the untested, like the retracting of an insect's feelers at contact with an unfamiliar object; and no one can hope to understand the French without bearing in mind that this unquestioning respect for rules of which the meaning is forgotten acts as perpetual necessary check to the idol-breaking instinct of the freest minds in the world.
p. 30

o Excerpt 2:
Key words/Mots clés
: Conservatism/Conservatisme; Rules/règles
There is nothing like a revolution for making people conservative: that is one of the reasons why, for instance, our Constitution, the child of Revolution, is the most conservative in history. But, in other respects, why should we Americans be conservative? To begin with, there is not much as yet to "conserve", except a few root-principles of conduct, social and political; and see how they spring up and dominate very other interest in each national crisis!
In France it is different. The French have nearly two thousand years of history and art and industry and social and political life to "conserve"; that is another of the reasons why their intense intellectual curiosity, their perpetual desire for the new thing, is counteracted by a clinging to rules and precedents that have become meaningless.
p. 34-35

o Excerpt 3:
Key words/Mots clés:
Money/Argent

Their [the French] thoughts are not occupied with money-making in itself, as an end worth living for, but only with the idea of having money enough to be sure of not losing their situation in life, for themselves or their children; since, little as they care to rise in the world, they have an unspeakable terror of falling, based partly, no doubt, on the pitiful fate, in France, of those who do fall. This point assured, they want only leisure and freedom from material anxiety to enjoy what life and the arts of life offer. This absence of financial ambition should never be lost sights of: it is not only the best clue to the French character, but the most useful lesson our own people can learn from contact with France.
p. 93

L'Amérique au Jour le Jour, de Simone de Beauvoir. Gallimard, Folio, 1954 (écrit in 1947)

o Excerpt 1
Mots-clés
: Sourire/Smile; Optimisme/Optimism
Ce qui rend si agréable la vie quotidienne en Amérique, c'est la bonne humeur et la cordialité des Américains. Assurément cette qualité a des envers. Je m'agace de ces impérieuses invitations à "prendre la vie du bon côté" qui se répètent en mots et en images à longueur de journées. Sur les affiches, devant les Quaker Oats, le Coca-Cola, les Lucky Strike, quels étalages de dents blanches: le sourire semble un tétanos {.] Dans le métro ces sourires me poursuivent comme des obsessions. J'ai lu, sur une pancarte, dans un drug-store: Not to grin is a sin. On pressent la consigne, le système. Cheer up! Take it easy. L'optimisme est nécessaire à la tranquillité sociale, et à la prospérité économique du pays.
p. 39

o Excerpt 2
Mots-clés
: Résolution de problèmes/Problem solving
[Propos cités par Simone de Beauvoir]. "En France, dit-il [un journaliste américain], vous posez des problèmes, mais vous ne les résolvez pas. Nous, nous ne les posons pas: nous les résolvons".
p. 63

 

o Excerpt 3
Mots-clés
: Individu/Individual vs Collectivité/collectivity
Et je me formule ce soir ce que je pense depuis des jours. En Amérique, l'individu n'est rien. Il fait l'objet d'un culte abstrait; en le persuadant de sa valeur individuelle, on arrête en lui l'éveil d'un esprit collectif; mais ainsi réduit à lui-même, on lui ôte tout pouvoir concret. Sans espoir collectif, sans audace personnelle, que peut-faire l'individu? Se soumettre ou alors, si par un hasard très rare cette soumission lui est trop odieuse, s'en aller.

o Excerpt 4
Mots-clés
: Conversations;
Il faut bien reconnaître qu'à part de très rares exceptions, les Français d'Amérique incarnent tous les défauts de leur pays et n'en indiquent que timidement les qualités. En les regardant, je comprends qu'une des vertus des Américains c'est qu'ils ne sont jamais vulgaires: ils ont un sens spontané de la dignité humaine qui les défend de chercher la distinction; ne la cherchant pas, ils ne sauraient non plus la manquer: cet effort avorté est spécifiquement français. Aucun non plus n'a cette voix cultivée si chère à mes compatriotes des hautes sphères, cette voix policée, laminée, qui sent l'orthographe correcte et le baccalauréat; du bas en haut de la société les voix américaines demeurent naturelles, vivantes. Quand un Américain n'a rien à dire il se tait, il boit; ce silence peut être déprimant mais je le préfère à ces élégantes volutes, à ces arabesques de mots qui inlassablement s'envolent et crèvent dans le vide comme de décevants ectoplasmes. Et j'aime mieux aussi des visages de bois que ces tics d'intelligence qui agitent les physionomies françaises.
p. 450