Kristen - 10:32am Oct 20, 2005 (#1 of 11)

It's interesting how much more common it was for the Polytechnique students to be afraid of getting trapped in jobs that require long hours. What is a typical work week over there and how many hours is too many? In America, in our profession (law, medicine, engineering), it's typical to work at least 50 hours a week and some careers require around 70. Is this unheard of in France?


Scott - 12:37pm Oct 20, 2005 (#2 of 11)

Analyzing fears is a tricky business. This is the case specifically because our truly greatest fears we suppress (according to Freud (sort of), though it's really almost tautological) and are unwilling to admit (even to ourselves). So when looking at these responses it's more interesting to look at what does not appear and to view what does appear as almost a cultural acceptance or awareness. So, in that spirit, the fact that the french responses mention working too hard means that really they don't fear working too hard; this conclusion makes a lot of sense because, well, from what I've gleaned from these forums the importance of work is not as emphasized in french society. Similarly, the americans cite specific physical dangers and specific cases of death perhaps because they consider themselves just like the cowboys in the wild west (hey, I'm from Texas; once I saw a ranch from my Jeep Grand Cherokee going 70 on I-20).

To speculate what truly are the greatest fears is more difficult, but perhaps one could surmise that what one side admits and the other does not is actually the reluctant side's greatest fear. So perhaps americans fear most of all war, solitude and lacking love within their family; and the french fear most of all not being happy, meeting new people, and the vast institution which outlives the purpose for which it was created. Maybe. It makes sense, in some sense. Does everyone think my reasoning fallacious? I fear you do (which means I don't).


Laura - 11:11pm Oct 20, 2005 (#3 of 11)

Scott brought up a very interesting theory; however, I am just going to assume everyone actually meant their answers. One thing that I observed was that the French students feared things that would effect their family life, such as working too much, being alone, divorce, or the separation of the family. However, it was the American students who said that they feared the death of a loved one the most. The French students just said “death” in general. To the French students, when you speak of death being one of your greatest fears, do you think of your own death or the death of a loved one?


Kyungmin - 09:34am Oct 21, 2005 (#4 of 11)

Well, both the American students and the French students mention many times failure(professional) and losing a person one loves (boyfriend/girlfriend, friend, family). It is interesting to see that the word "solitude" appears a few times on the French side. By this, do you mean a temporary state of being lonely or a permanent state of isolation (no friends, no husband/wife, no family, etc.)?

If the word "solitude" was used to describe a permanent state of isolation, a few similar answers are also found on the French side: ending up being a spinster, not being loved, not having a friend, and so on. Then, one might think that there is a significant fear for being in a permanent state of loneliness among the French. What do you think about this conclusion? If it is correct, then does it just reflect the fact that the French value social relationship much? Or is there some kind of social problem associated with "solitude"?


Silvia - 07:04pm Oct 22, 2005 (# 5 of 11)

I would have thought that the french students would have mentioned their family/loved ones more than the americans since, americans tend to be more individualistic. However "losing a loved one" was mentioned 6 on the the MIT side and only about 2 times. Maybe its implicitly stated. I also found it interesting that some people on the french side mentioned "separation from their friends" but no one from MIT mentioned it. Is this because you're almost done with school and you have become very close with your friends in school? Maybe we don't appreciate our friends at school as much as you guys do.


Chisoanya - 12:54am Oct 24, 2005 (#6of 11)

When you speak of fears such as not getting the job you want or not succeeding in life, are those your fears because you don't want to face disappointment in your lives or are those your fears because you don't want others to be disappointed in your lives?


Gerardo - 01:03am Oct 24, 2005 (#7 of 11)

I know there's a lot of questions unanswered but I wanted to throw in more things to think about. I noticed that three people on the American side mentioned fears of being poor and running out of funding, while no one on the French side really mentioned this. Do you think this means Americans are a little more materialistic? Or do you think the money factor was included in the word "failure"? I would certainly see myself as poor if I had failed in my profession. How else would I make a living? What do you guys think?


Eric - 02:59pm Oct 26, 2005 (#8 of 11)

Cher Scott, je ne trouve absolument pas que ton raisonnement soit fallacieux... bien au contraire !

Pour éclairer ma réponse, je vais rebondir sur la question de Kristen. En France la durée de travail légale est de 35heures par semaine. Pour les cadres, personnes que nous deviendrons bientot, c'est different... il me parait raisonnable de travailler 50h par semaine. Néanmoins, nous avons de nombreuses présentations sur les métiers du conseil, leur approche est intéressante, mais le travail hebdomadaire est d'environ 70h ce qui rebute un bon nombre de candidats !

Pour reprendre ma réponse à Scott, je pense effectivement que si nous avons mentionné travaillé dur, c'est peut être de l'hypocrisie! Ceux d'entre nous qui travaillerons beaucoup en redemanderont car leur emploi sera intéressant et qu'ils voudront s'y investir... Quant à la perte d'un être cher, nous ne la mentionnons pas car c'est "obvious". quoi de plus terrible que de perdre un membre de sa famille ?

Pour répondre à Gerardo, je pense effectivement que les Américains sont beaucoup plus matérialistes... néanmoins, l'argent reste une préoccupation, mais qualifions la de second ordre.


Pascal - 02:26pm Nov 6, 2005 (#9 of 11)

Par rapport à la théorie de Scott,

Je ne connais pas grand chose à la théorie de Freud, mais ne faudrait-il pas qu'une peur ou un désir soit inavouable pour qu'il soit effectivement refoulé ? Je veux bien croire qu'on puisse refuser d'admettre qu'on est amoureux de sa mère quand on est gamin (j'ai toujours un peu de mal avec ça !). Mais pourquoi nous cacherions nous une éventuelle peur d'être malheureux ou de voir le système économique dérailler ? Non, franchement, toutes ces considérations me dépassent et je préfère m'en tenir à une analyse directe de nos réponses. Cela dit, cette approche est plutôt sympa et a le mérite de ne pas se prendre trop au sérieux.

Eric, tu es bien sur que ceux qui travailleront dur en redemenderont ? On peut choisir de travailler dur pour avoir un boulot plus intéressant sans aimer pour autant ce rythme de vie. Je crois qu'on a tous un minimum d'ambitions professionelles qu'on doit atteindre pour avoir le sentiment de réussir. Ces ambitions que l'on subit ne nous obligent elles pas parfois à travailler plus qu'on ne le devrait (par exemple en classes préparatoires) ?

Pour Laura, Lorsque l'on écrit "mort", je pense que l'on pense avant tout à notre propre mort.


Pierre - 09:23am Nov 8, 2005 (#10 of 11)

Je voudrais répondre à l'intervention de Kim à propos de la peur de la solitude pour les Français. Je pense effectivement qu'il s'agit d'une solitude durable plutôt qu'un état passager. Cette peur est certainement très ancrée chez nous car nous ne pouvons imaginer une vie heureuse sans une vie sociale animée et épanouissante, et qu'il nous faut pour cela soit une famille, soit des amis, soit les deux, ce qui est encore mieux. Ainsi, nous ne pouvons envisager de vivre avec le travail pour seul but, ce qui rejoint également la peur de travailler trop.

Par ailleurs, je pense que nous n'avons pas exprimé la peur de ne pas avoir d'argent car la plupart des élèves de l'Ecole Polytechnique n'ont pas idée de ce que c'est que de ne pas en avoir et que le diplôme de l'Ecole leur assure pratiquement de ne jamais avoir de problème de ce côté-là. Toutefois, j'aurais pensé a priori que c'était le cas aussi au MIT. Si oui, pourquoi manquer d'argent vous fait-il peur ?


Flavien - 09:34am Nov 8, 2005 (#11 of 11)

Il est vrai que la plupart des etudiants de l'Ecole Polytechnique ont peur de passer trop de temps au travail, aux depends d'une vie personnelle epanouie. Il est aussi vrai que les francais ne sont pas specialement connus pour leur ardeur au travail, nous sommes d'ailleurs un des pays d'Europe ou le volume horaire de travail est le plus faible.

Toutefois, a ces explications valables pour l'ensemble de la population francaise, vient s'ajouter la specificite du systeme educatif francais: pour acceder aux grandes ecole, comme Polytechnique et les autres, on doit passer par deux ou trois ans de classes preparatoires, pendant lesquelles on fournit un travail intensif en maths et en physique. Ces annes sont assez traumatisantes en raison du volume de travail impressionant, qui ne laisse pas de temps pour des activites plus personnelles. Par exemple, pendant ces annees, la plupart d'entre nous ont perdus de nombreux amis, ne sont pas sortis, allaient meme aux toilettes avec leurs cours...

Ceci explique que le travail dans les grandes ecoles est plus detendu, et laisse la part a des activites extra curriculaires comme le sport, ou l'organisation d'evenement, dans le but de l'epanouissement personnel de l'etudiant. Par exemple, le fait de rater des cours n'est pas en soi une chose gravissime (bien que l'Ecole s'y oppose totalement)

Beaucoup ont peur de la solitude, parce qu'ils l'ont connu en classe preparatoire.