On est allé au Cirque d’Hiver cet après-midi ; c’était un spectacle forcément différent de celui qu’on a vu il y a deux jours à l’Opéra Comique. Bien que les cirques soient souvent associés avec les enfants et la jeunesse, celui-ci est approprié pour tous les âges. L’atmosphère dans le théâtre était très détendue, et il y avait beaucoup d’interaction entre les interprètes et spectateurs. En fait, la plupart des interprètes ont cassé le cercle imaginaire entre eux et nous pour améliorer et intensifier nos rapports : dans un numéro un jongleur a lancé plusieurs assiettes au-dessus de nos têtes ; dans un autre, un clown toujours maladroit a demandé l’assistance de Jean-Paul, membre du public comme nous. En faisant un tour visuel de tous les enfants dans le théâtre, j’ai vu qu’ils avaient quasiment tous des sourires sur le visage. Plus notamment, les parents étaient aussi engagés avec le spectacle que leurs enfants : c’est la preuve que le cirque parle à l’enfant en nous.
Une des grandes différences entre le cirque et les autres pièces de théâtre auxquelles nous avons assisté, c’était l’absence de langue parlée. Il y avait certainement des blagues verbales et de la causerie entre les personnages, mais les vrais actes étaient sans paroles, sans mots parlés. Tout a été communiqué avec le langage du corps, la lumière, les couleurs et la musique; c’était vraiment un spectacle visuel.
Il faut dire, malheureusement, que puisque c’était un cirque traditionnel, il y avait plusieurs animaux. On a vu quatre numéros qui ont capitalisé sur l’innocence des animaux captifs. Les chevaux restreints, des chameaux forcés en vêtements ridicules, et sept chiens qui marchaient anormalement sur deux jambes m’ont vraiment touchée. Mais c’était le tigre, qui avait visiblement peur d’être perché sur un grand ballon élevé de quatre mètres, qui m’a rappelé pourquoi j’ai avoué il y a dix ans de ne plus aller aux cirques traditionnels qui exploitent les animaux. À mon avis, bien que ce soient des cirques traditionnels, on peut quand même amuser les spectateurs sans utiliser les animaux ; on a vu cela pendant plus de la moitié de ce spectacle-ci !
Bref, J’avais des sentiments ambivalents. C’était un après-midi forcément amusant, mais je n’y reviendrai plus, pour respecter les animaux.